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toujours être la même.

Il n’est pas douteux que, dans les provinces marchandes, les manufactures ne nuisent plus ou moins à la culture des productions nécessaires à la subsistance de l’homme. On y cultivera, par préférence, les matières premières que les manufacturiers sont dans l’usage de payer à plus haut prix, et l’appas du gain portera les habitans à être artisans plutôt que laboureurs. Ces provinces seront donc forcées de porter leur argent dans les provinces agricoles, pour se pourvoir des denrées qui manqueront à leur subsistance ; et elles y en porteront d’autant plus, qu’elles se peupleront davantage. Or les manufactures, qui sont un attrait pour l’industrie, y feront venir tous les jours et de toutes parts de nouveaux habitans.

Les subsistances, dans une province marchande, ne sont donc pas en proportion avec la population. Mais il lui est