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par-tout réglés par la concurrence : par-tout ils seront ce qu’ils doivent être, et les richesses se répartiront avec peu d’inégalité parmi ceux qui concourront dans le même genre de commerce. Chacun aura de quoi subsister suivant sa condition, et personne ne pourra s’enrichir beaucoup plus que ses concurrens. Celui qui n’aura pas assez de revenu en argent pour vivre dans une ville, en aura assez en productions pour vivre dans une campagne : l’ouvrier, qui n’aura aucune espèce de revenu, trouvera sa subsistance dans un salaire proportionné au prix des denrées ; et parce que personne ne pourra s’enrichir exclusivement, personne aussi ne pourra tomber dans la misère. Je conçois qu’aujourd’hui un négociant qui gagne quarante ou cinquante pour cent, accumulera de grandes richesses, si, continuant de vivre avec la sobriété dont il s’est fait une habitude,