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étendue, dont les parties sont à des expositions différentes. D’ordinaire quand une province est dans la disette, une autre est dans l’abondance.

Or l’abondance dans une province y fait baisser fort peu le prix des denrées, lorsque le commerce a la liberté d’exporter le surabondant.


De même la disette en fait peu hausser le prix dans une autre, où le commerce ne tarde pas d’apporter l’abondance.

Ce n’est donc pas à proportion d’une abondance ou d’une disette locale que les prix varient plus sensiblement : c’est plutôt à proportion que le commerce a moins de liberté. Aussi avons-nous fait voir que, lorsque la liberté est entière et permanente, les choses tendent à se rendre également communes par-tout, et qu’en conséquence elles se mettent par-tout au même prix, ou à peu-près. Quelle que soit donc cette variation, les richesses,