Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/388

Cette page n’a pas encore été corrigée

chez les peuples sortis de notre peuplade. Jusqu’à présent ils n’ont été occupés qu’à se gouverner chacun séparément, et aucun d’eux n’a eu occasion de découvrir qu’il pourroit faire des conquêtes. Il faut bien des circonstances pour préparer à un peuple les moyens de conquérir ; et quand toutes ces circonstances se sont réunies, il n’ambitionne de dominer au loin, que lorsqu’ayant fait des conquêtes sans dessein, il juge qu’il en peut faire : cette ambition n’est donc pas la première idée qui s’offre à lui.

Toutes les cités, par conséquent, sont libres et indépendantes ; et si nous les considérons dans un temps où les dissentions ne les ont pas encore armées les unes contre les autres, nous jugerons que leurs villes communiquent entr’elles sans obstacles.

Dans cette supposition, les richesses se répartissent entre les villes, en raison de la consommation qui s’y fait.