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gouvernent à-peu-près par les mêmes loix ; et qui se souvenant de leur origine, se regardent comme une seule et même famille, quoiqu’elles forment déja plusieurs peuples.

Tous ces peuples, occupés de l’agriculture et des arts qui s’y rapportent, ou qui tendent à la faire fleurir, menent une vie simple, et vivent en paix. Les magistratures sont, pour les citoyens, le dernier terme de l’ambition, et aucun d’eux n’a encore imaginé d’aspirer à la tyrannie. Ces peuples ne connoissent ni les péages, ni les douanes, ni les impôts arbitraires, ni les privileges, ni les polices qui gênent la liberté. Chez eux, chacun fait ce qu’il veut, et jouit librement des fruits de son travail. Enfin ils n’ont point d’ennemis, puisque nous les avons placés dans un pays inaccessible à toute nation étrangère.

Voilà les suppositions d’après lesquelles