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La valeur des choses, ou l’estime que nous en faisons, fondée sur l’utilité, est en proportion avec nos besoins : d’où il résulte que le surabondant, considéré comme surabondant, n’a point de valeur, et qu’il n’en peut acquérir une, qu’autant qu’on juge qu’il deviendra nécessaire.

Nos besoins sont naturels ou factices.

Dans l’homme isolé, les besoins naturels sont une suite de sa consommation. Dans l’homme citoyen, ils sont une suite de la constitution sans laquelle la société ne sauroit subsister.

Ces besoins sont en petit nombre, et ne donnent de la valeur qu’aux choses de première nécessité. Les besoins factices, au contraire, se multiplient avec