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nos anciennes manufactures languissent, pourquoi en établirions-nous de nouvelles ? Et pourquoi multiplier nos manufactures, si nous avons des terres incultes, ou si celles que nous cultivons ne sont pas à leur valeur ? Nous avons des travaux à faire, nous ne les faisons pas, et nous envions aux autres nations les travaux qu’elles font ! Cependant, si nous n’avions à échanger avec elles que des ouvrages semblables aux leurs, il n’y auroit plus de commerce entre elles et nous. Ces réflexions sont bien triviales : mais pourquoi craindrois-je de dire des choses triviales, quand on n’a pas honte de les ignorer ? Les connoissons-nous ces choses triviales, lorsque, pour favoriser, dit-on, nos manufactures, nous prohibons les marchandises étrangères, ou que nous les assujettissons à des droits exorbitans ?

Occupées à se nuire mutuellement, les nations voudroient chacune jouir exclusivement des avantages du commerce.