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nous appelons un titre, lorsque la royauté se fut arrogé la plus grande puissance. Mais les rois, dans les commencemens, n’ont eu qu’une autorité bien limitée.

Sous cette nouvelle forme de gouvernement, il n’y avoit encore qu’un petit nombre de lois, et ce petit nombre est une preuve de la simplicité des mœurs. C’est dans les temps de corruption que les lois se multiplient. On en fait continuellement, parce qu’on en sent continuellement le besoin, et il semble qu’on en fait toujours inutilement : car elles tombent bientôt en désuétude, et on est sans cesse obligé d’en refaire.

On juge avec raison que, lorsqu’une nation n’est recherchée, ni dans sa nourriture, ni dans son habillement, ni dans son logement, il suffit, pour la faire subsister dans l’abondance et dans l’aisance, d’employer le quart des citoyens aux travaux journaliers de la cultivation et des arts grossiers.