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comme le premier art, comme celui auquel tous les autres doivent se rapporter, les hommes, bien loin de pouvoir s’amollir, ont été nécessairement sabres et laborieux. Le gouvernement, simple alors, demandoit peu de lois, et n’engageoit pas dans de longues discussions. Les affaires entre particuliers, mises en arbitrages, avoient pour juges les voisins dont l’équité étoit reconnue. Les intérêts généraux se traitoient dans l’assemblée des pères de famille ou des chefs qui les représentoient ; et l’ordre se maintenoit en quelque sorte de lui-même chez un peuple qui avoit peu de besoins.

Voilà la vie simple : elle se reconnoît sensiblement à l’emploi des hommes, dans une société agricole qui se maintient avec peu de lois. Cette simplicité subsistera tant que les citoyens ne seront qu’agriculteurs ; et il s’en conservera quelques restes dans tous les temps où l’agriculture sera