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Si nous supposons que toutes les terres sont en valeur, et qu’elles produisent chacune autant qu’elles peuvent produire, les productions seront au dernier terme d’abondance, et il ne sera plus possible de les augmenter.

Alors, si nous voulons, dans un genre de denrées, avoir une plus grande abondance, il faudra nécessairement nous résoudre à en avoir une moindre dans un autre genre. Pour avoir plus de fourrage, par exemple, il faudra mettre en prairies des champs qu’on étoit en usage d’ensemencer : on aura donc une moindre récolte en blé.

Les mêmes productions ne sont pas également propres à la subsistance des animaux de toutes espèces. Par conséquent, si les terres sont employées à nourrir beaucoup de chevaux, elles ne pourront pas nourrir le même nombre d’hommes.

Suivant l’emploi des terres, la population sera donc plus ou moins grande.