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Dans l’usage où l’on est communément d’affermer les terres en argent, il y a lésion pour le fermier, si le blé tombe à bas prix, et s’il monte à un prix haut, il y a lésion pour les propriétaires. Cet usage est d’autant plus nuisible, que les fermiers, étant tous obligés de payer dans les mêmes termes, et, par conséquent, de mettre tous en vente à-la-fois, font, toutes les années et dans les mêmes mois, baisser le prix du blé, à leur grand dommage et à l’avantage des monopoleurs. Il seroit donc avantageux, pour les propriétaires, pour les fermiers et pour l’État, que le prix des baux se payât en denrées. Il y auroit de l’avantage, non seulement lorsque le commerce des blés est gêné, il y en auroit encore lorsqu’il est libre, parce qu’il en seroit plus libre : car les fermiers ne seroient pas plus forcés de vendre dans un temps que dans un autre.