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pas. Puisqu’il y a toujours quelque part des chertés naturelles qui leur offrent un bénéfice sûr, pourquoi s’occuperoient-ils des moyens d’en causer d’artificielles qui ne leur assureroient pas le même bénéfice ? Plus nous les jugeons intéressés, plus nous devons croire qu’ils sont éclairés sur leurs intérêts.

Mus donc par cet intérêt, les marchands, grands et petits, multipliés en raison de nos besoins, feront circuler les blés, les mettront par-tout au niveau, par-tout au vrai prix, et chacun sera entraîné par le mouvement général, qu’il ne pourra ni ralentir, ni précipiter.

Le monopole, dira-t-on, seroit donc impossible. Sans doute il le seroit dans le cas où le commerce des blés jouiroit d’une liberté pleine, entière et permanente. Or c’est dans cette supposition que je viens d’observer la circulation des blés. Nous verrons ailleurs