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toujours en mouvement, que se fait la circulation des blés. Le peuple des villes est bien loin de l’imaginer.

Il est à propos de distinguer deux sortes de marchands de blé. Les uns sont des négocians qui, faisant ce commerce en grand, entreprennent d’approvisionner des provinces éloignées, soit au-dedans, soit au-dehors du royaume. Les autres sont de petits marchands qui, le faisant en détail dans un lieu circonscrit, paroissent se borner à l’approvisionnement d’un canton. C’est par ceux-ci sur-tout que le commerce se fait de proche en proche. On les nomme Blatiers.

Aux négocians il faut de grands magasins dans plus d`un lieu, beaucoup de valets pour garder leurs blés, des correspondans ou associés par-tout, et des voituriers en quelque sorte sur tous les chemins. Il est évident que, s’ils peuvent faire de grands profits, ils