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qu’il y trouve d’abord un avantage momentané. Mais nous avons vu que le bon marché est toujours suivi d’une cherté où le peuple manque de pain, et ne peut pas même travailler pour en gagner.

La lésion que le cultivateur et le peuple se font tour-à-tour, par la cherté et par le bon marché, retombe donc, par contrecoup, sur tous les deux.

Par conséquent, il importe que le blé ne se mette en vente, ni en trop grande quantité, ni en trop petite, puisqu’il importe qu’il ne soit ni cher, ni bon marché.

Mais, parce qu’on en consomme toujours, il importe qu’il y en ait toujours en vente autant qu’on a besoin d’en consommer ; et c’est alors qu’il sera à son vrai prix.

Le blé ne croît pas également par-tout. Il ne s’en produit pas un épi dans les villes, où il s’en fait la plus grande consommation. On n’y sait pas même comment il se