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nombre de ceux qui nous vendent, et que nous achetons tout à plus haut prix lorsque nous défendons l’importation, nous diminuons le nombre de ceux qui achètent de nous, et nous vendons tout à plus bas prix lorsque nous défendons l’exportation, c’est-à-dire, que nous ne sommes jamais au vrai prix. Nous sommes au-dessus pour acheter cher, et au-dessous pour vendre à bon marché. Certainement ce n’est pas le moyen de faire un commerce avantageux. Cependant c’est dans l’espérance d’acheter à bon marché et de vendre cher qu’on a imaginé ces prohibitions. Les nations ont`voulu se nuire mutuellement, et elles se sont nui chacune à elles-mêmes. Il n’y a que la concurrence du plus grand nombre possible de vendeurs et d’acheteurs qui puisse mettre les choses à leur vrai prix, c’est-à-dire, à ce prix qui, étant également avantageux à toutes les nations, exclut tout-à-la-fois la cherté et le bon marché.