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ces besoins cessoient eux-mêmes. On est donc fondé à les regarder comme naturels. Car, s’ils ne le sont pas au sauvage errant, ils le deviennent à l’homme en société, auquel ils sont absolument nécessaires. C’est pourquoi je nommerai désormais naturels, non seulement les besoins qui sont une suite de conformation ; mais encore ceux qui sont une suite de la constitution des sociétés civiles ; et j’entendrai par factices ceux qui ne sont pas essentiels à l’ordre social, et sans lesquels par conséquent les sociétés civiles pourroient subsister.

On dit qu’une chose est utile, lorsqu’elle sert à quelques-uns de nos besoins ; et qu’elle est inutile, lorsqu’elle ne sert à aucun, ou que nous n’en pouvons rien faire. Son utilité est donc fondée sur le besoin que nous en avons.

D’après cette utilité, nous l’estimons plus ou moins ; c’est-à-dire, que nous