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Mais, lorsqu’il s’agit du commerce des choses nécessaires, où heureusement il ne faut pas des talens rares, j’entends par monopoleurs un petit nombre de marchands qui achètent et qui revendent exclusivement ; et je dis qu’il y a monopole, par conséquent injustice et désordre, toutes les fois que ce nombre n’est pas aussi grand qu’il pourroit l’être.

Aujourd’hui tout le commerce en Europe se fait donc par des monopoleurs. Je ne veux pas parler des douanes, des péages, des priviléges exclusifs qui gênent le commerce intérieur de province en province : nous traiterons ailleurs de ces abus. Je ne parle que des entraves qu’on a mises au commerce de nation à nation.

Lorsqu’en France nous défendons l’importation des marchandises anglaises, nous diminuons le nombre des marchands qui nous auroient vendu ; et, par conséquent, nos marchands nationaux