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lui en demande plus qu’il n’en peut faire. Son intérêt est de gagner beaucoup, en faisant peu de portraits ; d’en faire peu, afin de les faire mieux, et d’assurer par-là de plus en plus sa réputation.

Ce prix peut paroître exorbitant. Cependant il ne l’est pas : c’est le vrai prix. Il est réglé par une convention faite librement entre le peintre et celui qui se fait peindre, et personne n’est lésé. N’êtes-vous pas assez riche pour payer votre portrait cent louis ? Ne le faites pas faire, vous pouvez vous en passer. Êtes-vous assez riche ? C’est à vous de voir lequel vous aimez le mieux de garder vos cent louis, ou de les échanger contre votre portrait.

Ce prix, parce qu’il est le vrai, est fondé sur la quantité relativement au besoin. Ici le besoin est la fantaisie que vous avez d’être peint, et la quantité est une, puisque nous ne supposons qu’un seul peintre qui saisisse les ressemblances