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moins sur leurs superfluités, beaucoup d’ouvriers manquent d’ouvrages, les manufactures tombent, et on voit la misère se répandre dans les campagnes et dans les villes, que le commerce auroit pu rendre florissantes.

Si le commerce jouissoit toujours et partout d’une le vrai prix liberté pleine et entière, le vrai prix des grains s’établiroit nécessairement, et il seroit permanent : alors le désordre cesseroit. Les salaires, qui se proportionneroient avec le prix permanent du blé, mettroient toutes les espèces de travaux à leur vrai prix. Le cultivateur jugeroit mieux des dépenses qu’il a à faire, et il craindroit d’autant moins de s’y engager qu’il seroit assuré de trouver dans ses récoltes ses frais et son bénéfice. J’en dis autant des entrepreneurs dans tous les genres. Tous emploieroient un plus grand nombre d’ouvriers, parce que tous en auroient la faculté ; et que tous seroient assurés du bénéfice dû