Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/229

Cette page n’a pas encore été corrigée

la moins fertile, car cette province a les blés qui surabondent ailleurs, puisque, par la liberté dont jouit le commerce, ils sont toujours prêts à entrer chez elle.

Quand je dis qu’elle achète au même prix que les deux autres, c’est que je considère les achats dans le marché commun où le prix est le même pour toutes trois, et je fais abstraction des frais de transport qu’elle aura à payer de plus. Je ne dis pas, comme quelques écrivains, que les frais de transport ne font pas partie du prix du blé, car certainement on ne paieroit pas ces frais, si on ne jugeoit pas que le blé les vaut. Mais j’en fais abstraction, parce que, pour juger du vrai prix qui doit être le même pour toutes les provinces, il ne faut considérer les achats et les ventes que dans le marché commun. J’ajoute que ce marché se tient toujours dans la province où le blé surabonde, ou dans celle qui est située pour servir