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nations, lorsque ces métaux peuvent sans obstacles passer continuellement de l’une chez l’autre. En raisonnant d’après les mêmes principes : il nous sera facile de juger du vrai prix de chaque chose.

Je suppose que, dans un pays grand comme la France, les provinces se sont interdit tout commerce entr’elles, et qu’il y en ait cependant où la récolte ne soit jamais suffisante, d’autres où elle ne fournisse, années communes, que ce qu’il faut à la consommation, et d’autres où il y ait presque toujours surabondance. C’est ce qui doit arriver.

Considérons d’abord une province où les récoltes ne sont jamais suffisantes. Si nous supposons que le commerce intérieur y jouisse d’une liberté entière, tous ses marchés communiqueront entre eux ; et, par conséquent, les denrées se vendront, dans chacune séparément, comme si elles venoient toutes se vendre dans un marché commun. Parce que,