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Il est d’ailleurs démontré qu’il multiplie les marchands ; qu’en les multipliant, il augmente la concurrence ; qu’en augmentant la concurrence, il rend le commerce plus avantageux à l’État. Le prêt à intérêt est donc une chose juste, et doit être permis.

Je sais que les casuistes le condamnent lorsqu’il se fait en argent : mais je sais aussi qu’ils ne le condamnent pas lorsqu’il se fait en marchandises. Ils permettent à un négociant de prêter à dix pour cent, par exemple, des marchandises pour la valeur de mille onces d’argent, et ils ne lui permettent pas de prêter, au même intérêt, les mille onces en nature.

Quand je dis que les casuistes permettent de prêter des marchandises à dix pour cent, je ne veux pas les accuser de se servir de ce langage, prêter à dix pour cent : ils se contrediroient trop sensiblement. Je veux dire qu’ils