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évident que ces deux moyens reviennent au même.

Il s’adresse à un riche négociant qui lui dit : Ce que je vous livrerois pour cent onces d’argent, si vous pouviez me payer comptant, je vais vous l’avancer, et dans un an vous m’en donnerez cent dix onces. Il accepte cette proposition, où il voit pour lui un profit de cinq à dix pour cent sur quinze à vingt qu’on est dans l’usage de gagner, lorsqu’on est propriétaire de ses fonds.

Personne ne condamnera ce marché qui se fait librement, qui est tout-à-la-fois avantageux aux deux parties contractantes, et qui, en multipliant les marchands, augmente la concurrence, absolument nécessaire au commerce pour l’avantage de l’État.

On ne niera pas que le riche négociant ne soit en droit d’exiger un intérêt pour des avances qu’il court risque de perdre. Il compte, à la vérité, sur la probité et sur l’industrie de ceux à qui il