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profit deux, trois, quatre mille onces d’argent, ou davantage.

L’intérêt en Hollande est plus bas qu’en France, et les négocians de cette république ont souvent beaucoup plus d’argent qu’ils n’en peuvent employer dans le commerce. Si je suis accrédité parmi eux, on s’adressera sur-tout à moi pour avoir des lettres de change sur Amsterdam. J’en tirerai autant qu’on m’en demandera : l’argent que j’aurai reçu restera entre mes mains plus ou moins long-temps : j’en paierai l’intérêt en Hollande deux et demi ou trois pour cent, et j’en tirerai en France cinq à six. De la sorte je ferai continuellement valoir à mon profit des sommes qui ne seront pas à moi. Plus je m’enrichirai, plus je serai accrédité, et plus aussi je trouverai de bénéfice dans mon négoce. Je ferai la banque presqu’à moi seul.

Voilà une légère idée des profits qu’on peut faire dans le change. On voit