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donne toujours, dans le change, une plus grande somme pour une plus petite, et que cette plus grande somme est toujours une plus petite valeur.

Je dis donc qu’il donne une somme tantôt plus grande, tantôt plus petite, et que cette somme, quelle qu’elle soit, est toujours pour lui d’une moindre valeur, parce qu’il juge lui-même que celle qu’on lui rend en échange a plus d’utilité pour lui. C’est là une vérité dont tout le monde peut avoir fait l’expérience.

Au reste, puisque le change, dans son cours, éprouve nécessairement des hausses et des baisses alternatives, il est évident que les marchands, tour-à-tour, donneront tantôt une plus grande somme pour une plus petite, tantôt une plus petite pour une plus grande ; et il se pourroit qu’après un certain temps le résultat fût, pour les uns et pour les autres, le même, ou