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ne peut subsister que du produit des champs qu’elle cultive.

Supposons encore qu’après avoir prélevé le blé nécessaire pour ensemencer les terres, il lui en reste cent muids, et qu’avec cette quantité, elle peut attendre une seconde récolte sans craindre de manquer.

Pour que, suivant notre supposition, cette quantité lui ôte toute crainte de manquer, il faut qu’elle soit suffisante, non seulement à ses besoins, il faut qu’elle le soit encore à ses craintes. Or c’est ce qui ne peut se rencontrer que dans une certaine abondance. En effet, quand on juge d’après ses craintes, ce qui ne suffiroit qu’à la rigueur ne suffit pas, et on croit ne trouver ce qui suffit que dans ce qui abonde jusqu’à un certain point.

La quantité qui reste à notre peuplade, semences prélevées, fait donc, pour cette année, ce qu’on nomme abondance. Par conséquent, si elle a