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revenus, charge son homme d’affaires d’y pourvoir. Celui-ci cherche dans Paris des négocians qui tirent de ces provinces différentes marchandises, et qui, par conséquent, ont besoin d’y faire passer de l’argent. Il leur donne des lettres de change sur ces provinces : les négocians le paient lui-même à Paris ; et, une fois qu’il a établi une correspondance avec eux, les revenus de son maître arrivent toutes les années avec la même facilité.

Le maître, qui ne sait point comment tout cela se fait, admire l’esprit de son homme d’affaires. Il ne cesse d’en faire l’éloge à ses connoissances. Tous les gens riches s’adressent donc à cet homme, et il les étonne tous également.

Le voilà agent de change : avec une correspondance qui s’étend continuellement, il est en état de faire trouver de l’argent par-tout, et on vient à lui de toutes parts. Alors il n’a plus besoin de servir un maître.