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parce que le commerce qu’elles font entre elles les met continuellement dans un état de dettes les unes par rapport aux autres. Il faut seulement remarquer que cette ressource est plus fréquente dans les villes marchandes ou d’un grand abord.

Mais si, toutes les fois qu’on a besoin d’une lettre de change, il falloit aller de porte en porte pour trouver, le négociant qui la peut donner, ce seroit certainement un grand embarras. Voilà ce qui a réveillé l’industrie de quelques particuliers, et ce qui a produit peu-à-peu une classe d’hommes qu’on nomme agens de change, parce qu’avec les lettres qu’ils donnent on fait l’échange de deux sommes qui sont à distance l’une de l’autre.

Entre plusieurs manières dont cette classe a pu se produire, j’en imagine une. Je suppose un particulier riche qui a des terres dans différentes provinces, et qui, ne sachant comment faire venir ses