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on dira sans doute que je n’établis rien de précis sur la quantité d’argent qui est dans la circulation (1). Je réponds que mon objet est uniquement de faire voir que le commerce intérieur peut se faire, et se fait, suivant les usages des pays, avec moins d’argent circulant, comme avec plus ; et il n’est pas inutile de le remarquer, aujourd’hui qu’on s’imagine qu’un État n’est riche qu’à proportion qu’il a plus d’argent.

Souvent il faut peu d’argent dans le commerce, et le crédit en tient lieu. Établis dans des pays différens, les trafiquans ou négocians s’envoient mutuellement des marchandises qui ont plus de prix dans les lieux où elles sont transportées ; et, en continuant de vendre, chacun