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les deux mille onces n’en vaudroient que douze cents. C’est donc en vain qu’on mettroit dans le commerce une plus grande quantité d’argent. Cette quantité, quelle qu’elle fût, ne pourroit jamais avoir qu’une valeur égale à-peu-près à la valeur des productions qui se consomment dans les villes.

En effet, comme les richesses des campagnes sont en productions, les richesses des villes sont en argent. Or si, dans les villes où nous supposons qu’au bout de chaque année les consommations ont été payées avec douze cents onces, nous répandons tout-à-coup huit cents onces de plus, il est évident que l’argent perdra de sa valeur, à proportion qu’il deviendra plus abondant. On paiera donc vingt onces, ou à-peu-près, ce qu’on payoit douze ; et par conséquent les deux mille onces n’auront que la valeur de douze cents, ou à-peu-près.

Je dis à-peu-près, parce