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qu’elle passera aux fermiers pour revenir aux propriétaires ; et, comme cette révolution ne s’achevera que pour recommencer, ce sera toujours avec la même quantité d’argent que les échanges se feront dans la ville et dans les campagnes. De-là on pourroit conjecturer que la quantité d’argent nécessaire au commerce dépend principalement de la quantité des consommations qui se font dans les villes ; ou que cette quantité d’argent est à-peu-près égale à la valeur des productions que les villes consomment.

Il est au moins certain qu’elle ne sauroit être égale en valeur au produit de toutes les terres. En effet, quoique nous ayons évalué ce produit à deux mille onces d’argent, il ne suffiroit pas de donner à notre peuplade ces deux mille onces, pour lui donner en argent une valeur égale au produit de toutes ses terres. L’argent perdroit d’autant plus de sa valeur qu’il seroit plus commun :