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Cependant lorsque je vous livre une quantité de blé, appréciée dix onces d’argent, pour recevoir de vous une quantité de vin de même prix, il n’est pas sûr que cet échange soit également avantageux pour vous et pour moi, quoique ces deux quantités paroissent l’équivalent l’une de l’autre.

En effet, si le blé que je vous ai livré m’est absolument nécessaire, et que le vin que vous m’avez donné soit surabondant pour vous, l’avantage sera de votre côté, et le désavantage du mien. Il ne suffit donc pas de comparer quantité en argent à quantité en argent, pour juger qui gagne de vous ou de moi. Il y a encore une considération qui doit entrer dans le calcul ; c’est de savoir si nous échangeons tous deux un surabondant pour une chose nécessaire, En pareil cas, l’avantage est égal pour l’un et pour l’autre, et nous donnons chacun moins