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si on eût toujours commercé par échanges et sans argent monnoyé.

Mais, lorsque l’argent eut été pris pour mesure commune des valeurs, il fut également naturel de juger qu’on donnoit, dans les échanges, valeur égale pour valeur égale, toutes les fois que les choses qu’on échangeoit étoient estimées égales en valeur chacune à une même quantité d’argent.

On voyoit que, par le moyen de l’argent, on pouvoit déterminer, avec quelque précision ? une valeur respective entre deux quantités de nature différente, entre une quantité de blé, par exemple, et une quantité de vin. Dès-lors on ne vit plus, dans ces valeurs respectives, que la quantité d’argent qui en étoit la mesure : on fit abstraction de toute autre considération ; et, parce que cette quantité étoit la même, on jugea qu’on donnoit dans les échanges valeur égale pour valeur égale.