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moins propre à cet usage. Comme il dépérit journellement, celui qui l’auroit reçu en échange auroit chaque jour fait une perte. D’ailleurs on ne s’est accoutumé à se servir des métaux comme mesure commune, que parce qu’ils facilitent le commerce. Or le fer le facilitoit moins que tous les autres, parce qu’étant celui qui a le moins de valeur, il auroit fallu le charier par grandes quantités.

Le cuivre, qui se conserve mieux, et qui a plus de valeur, méritoit la préférence. Toutes les nations en font usage ; cependant comme sa valeur est encore fort bornée, il n’est commode que lorsqu’on achète en détail des choses de peu de prix.

C’étoient donc l’or et l’argent qui devoient surtout être choisis pour servir de mesure commune. Ils sont indestructibles : ils ont une grande valeur ; elle se retrouve proportionnellement dans chaque partie ; et par conséquent