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qui le leur ont livré. Mais, pour eux, ce n’est pas un surabondant ; c’est une chose utile dont ils attendent un profit. En conséquence, ils l’apprécient le plus qu’ils peuvent ; et, plus ils affectent de l’apprécier, plus ils paroissent lui donner une valeur absolue. Les métaux, employés comme monnoie, contribuèrent sur-tout à cette illusion.

Le fer se détruit : l’action seule de l’air, pour peu qu’il y ait d’humidité, le décompose peu-à-peu. Le cuivre se détruit encore. Il n’y a que l’or et l’argent qui se conservent sans déchet.

Chacun de ces métaux a une valeur, qui est en raison de sa rareté, de ses usages, de sa durabilité. L’or a plus de valeur que l’argent ; l’argent en a plus que le cuivre ; et le cuivre en a plus que le fer.

Sans doute il n’a pas été possible d’apprécier toujours exactement la valeur relative et proportionnelle de ces métaux, d’autant plus que cette proportion