Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/125

Cette page n’a pas encore été corrigée

idées fausses. On parlera de valeur et de prix, sans se rendre compte de ce qu’on dit : on oubliera que les idées qu’on s’en fait ne peuvent être que relatives, et on supposera qu’elles sont absolues.

Ce sont les marchands qui auront sur-tout donné lieu à cette méprise : intéressés à estimer les choses avec plus de précision, ils paroissoient leur donner une valeur absolue. Cette mesure vaut tant, disoient-ils, et, dans ce langage, on ne voyoit plus d’idée relative.

D’ailleurs ils ne se trouvoient pas dans le même cas que les colons qui, dans le temps où ils faisoient immédiatement leur commerce, n’attachoient de valeur au surabondant, qu’autant qu’ils pouvoient, en le livrant, se pourvoir des denrées dont ils avoient besoin.

Le surabondant dont les marchands font commerce a été celui des colons