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avons dit, il faut conclure que les métaux ne sont une marchandise que parce qu’on en peut faire divers ouvrages, les rechercher par curiosité, et les employer à l’ornement. Or c’est parce qu’ils sont marchandise qu’ils sont devenus monnoie. Voyons la révolution qu’ils ont produite dans le commerce.


Lorsque, dans les chapitres précédens, j’ai supposé des mesures, c’étoit uniquement pour parler avec plus de precision de la valeur respective des choses qu’on échangeoit. Il paroît qu’à l’origine des sociétés les peuples n’en avoient point ; aujourd’hui plusieurs n’en ont pas même encore. C’est qu’on se contente de juger à l’œil de la quantité des choses, toutes les fois qu’on n’est pas intéressé à y regarder de près.