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Ils deviennent donc un objet de commerce aussitôt qu’on les connoît, et qu’on juge pouvoir les employer à divers usages. Non seulement ils sont une marchandise lorsqu’ils sortent des mains de l’artisan ; ils en sont déjà une lorsqu’on vient de les tirer de la mine.

Si on ignoroit les usages auxquels les métaux sont propres, ils seroient tout-à- fait inutiles, et on ne les rechercheroit pas. On les laisseroit parmi les pierres et les terres, où ils resteroient sans valeur.

Mais, dès qu’on en connoît l’utilité, on les recherche ; et on les recherche d’autant plus, qu’étant plus rares, ils deviennent un objet de curiosité. Alors ils acquiérent une nouvelle valeur, et cette valeur est en proportion avec le nombre des curieux.

Estimés comme rares et comme objets de curiosité, ils serviront bientôt à l’ornement, et ce nouvel usage leur donnera encore un nouveau prix.

De tout ce que nous