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accompagnoit la voix des acteurs ; car ils avoient une portée plus ou moins étendue selon le caractère des paroles.

Nous ne pouvons pas nous représenter les chœurs des anciens par ceux de nos opéra. La musique en étoit bien différente, puisqu’ils ne connoissoient pas la composition à plusieurs parties ; & les danses étoient peut-être encore plus éloignées de ressembler à nos ballets. « Il est facile de concevoir, dit l’Abbé du Bos, qu’elles n’étoient autre chose que les gestes & les démonstrations que les personnages des Chœurs faisoient pour exprimer leurs sentimens, doit qu’ils parlassent, soit qu’ils témoignassent par un jeu muet combien ils étoient touchés de l’événement auquel ils devoient s’intéresser. Cette déclamation obligeoit souvent les Chœurs à marcher sur la Scéne, & comme les évolutions que plusieurs personnes font en même tems, ne se peuvent faire sans avoir été concertées aupa-