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CHAPITRE V.

De la musique.

Jusqu’ici j’ai été obligé de supposer que la musique étoit connue des anciens : il est à propos d’en donner l’histoire du moins en tant que cet art fait partie du langage.

§. 43. Dans l’origine des langues la prosodie étant fort variée, toutes les inflexions de la voix lui étoient naturelles. Le hasard ne pouvoit donc manquer d’y amener quelquefois des passages dont l’oreille étoit flattée. On les remarqua, & l’on se fit une habitude de les répéter. Telle est la première idée qu’on eut de l’harmonie.

§. 44. L’ordre diatonique, c’est-à-dire, celui où les sons se succèdent par tons & par demi-tons, paroît aujourd’hui si naturel, qu’on croiroit qu’il a été connu le premier : mais si nous trouvons des sons dont