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génération harmonique ; 1°. Qu’on ne peut apprécier un son qu’autant qu’il est assez soutenu pour faire entendre ses harmoniques ; 2°. Que la voix ne peut entonner plusieurs sons de suite, faisant entr’eux des intervalles déterminés, si elle n’est guidée par une basse fondamentale ; 3°. qu’il n’y a point de basse fondamentale qui puisse donner une succession par quart de tons. Or, dans notre déclamation, les sons pour la plûpart sont fort peu soutenus, & s’y succèdent par quart de tons ou même par des intervalles moindres. Le projet de la noter est donc impraticable.

§. 23. Il est vrai que la succession fondamentale par tierce donne le demi-ton mineur qui est à un quart de ton au-dessus du demi-ton majeur. Mais cela n’a lieu que dans des changemens de modes, ainsi il n’en peut jamais naître une gamme par quarts de tons. D’ailleurs ce demi-ton mineur n’est pas naturel, & l’oreille est si peu propre à l’apprécier, que dans le clavecin on ne