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nonciation de notes faites sans chanter, comme ils se plient à l’intonation de notre Musique ordinaire. L’exercice & l’habitude qui suit l’exercice, sont par rapport à la voix, ce que l’archet & la main du joueur d’instrument sont par rapport au violon. Peut-on croire que cette intonation fut même difficile ? Il ne s’agiroit que d’accoutumer la voix à faire méthodiquement ce qu’elle fait tous les jours dans la conversation. On y parle quelquefois vîte & quelquefois lentement. On y employe de toutes sortes de tons, & l’on y fait les progressions, soit en haussant la voix, soit en la baissant par toutes sortes d’intervalles possibles. La déclamation notée ne feroit autre chose que les tons & les mouvemens de la prononciation écrits en notes. Certainement la difficulté qui se rencontreroit dans l’exécution d’une pareille note, n’approcheroit pas de celle qu’il y a de lire à la fois des paroles qu’on n’a