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quelquefois de l’usage.

Enfin, voici, je pense, à quoi l’on peut réduire tout ce qui contribue au développement de l’esprit humain. Les sens sont la source de nos connoissances : les différentes sensations, la perception, la conscience, la réminiscence, l’attention et l’imagination, ces deux dernières considérées comme n’étant point encore à notre disposition, en sont les matériaux : la mémoire, l’imagination dont nous disposons à notre gré, la réflexion et les autres opérations mettent ces matériaux en œuvre : les signes ausquels nous devons l’exercice de ces mêmes opérations, sont les instrumens dont elles se servent ; et la liaison des idées est le premier ressort qui donne le mouvement à tous les autres. Je finis par proposer ce problême au lecteur. L’ouvrage d’un homme étant donné, déterminer le caractère et l’étendue de son esprit, et dire en conséquence non seulement quels sont les talents dont il donne des preuves, mais encore quels sont ceux qu’il peut