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des sens, et s’élever ensuite par dégrés à des idées plus simples ou plus composées. Il me semble que si l’on saisissoit bien le progrès des vérités, il seroit inutile de chercher des raisonnemens pour les démontrer, et que ce seroit assez de les énoncer ; car elles se suivroient dans un tel ordre, que ce que l’une ajouteroit à celle qui l’auroit immédiatement précédée, seroit trop simple pour avoir besoin de preuve. De la sorte on arriveroit aux plus compliquées, et l’on s’en assureroit mieux que par toute autre voye. On établiroit même une si grande subordination entre toutes les connoissances qu’on auroit acquises, qu’on pourroit à son gré aller des plus composées aux plus simples, ou des plus simples aux plus composées. A peine pourroit-on les oublier ; ou du moins, si cela arrivoit, la liaison qui seroit entr’elles, faciliteroit les moyens de les retrouver.

Mais pour exposer la vérité dans l’ordre le plus parfait, il faut avoir remarqué celui dans lequel elle a