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la force et toute la beauté de ce genre de poësie.

S’il s’agit des ouvrages de raisonnement, ce n’est qu’autant qu’un auteur y met de l’ordre, qu’il peut s’appercevoir des choses qui ont été oubliées, ou de celles qui n’ont point été assez approfondies. J’en ai souvent fait l’expérience. Cet essai, par exemple, étoit achevé, et cependant je ne connoissois pas encore dans toute son étendue le principe de la liaison des idées. Cela provenoit uniquement d’un morceau d’environ deux pages, qui n’étoit pas à la place où il devoit être.

§. 48. L’ordre nous plaît, la raison m’en paroît bien simple : c’est qu’il rapproche les choses, qu’il les lie, et que, par ce moyen facilitant l’exercice des opérations de l’ame, il nous met en état de remarquer sans peine les rapports qu’il nous est important d’appercevoir dans les objets qui nous touchent. Notre plaisir doit augmenter à proportion que nous concevons plus