Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/288

Cette page n’a pas encore été corrigée

surpris de leur médiocrité, ou peut-être de leur bêtise. La première chose qu’on devroit avoir en vûe, ce seroit, encore un coup, de donner à leur esprit l’exercice de toutes ses opérations, et pour cela il ne faudroit pas aller chercher des objets qui leur sont étrangers, un badinage pourroit en fournir les moyens.

§. 43. Les philosophes ont souvent demandé s’il y a un premier principe de nos connoissances. Les uns n’en ont supposé qu’un, les autres deux ou même davantage. Il me semble que chacun peut par sa propre expérience s’assurer de la vérité de celui qui sert de fondement à tout cet ouvrage. Peut-être même se convaincra-t-on que la liaison des idées est sans comparaison le principe le plus simple, le plus lumineux et le plus fécond. Dans le tems même qu’on n’en remarquoit pas l’influence, l’esprit humain lui devoit tous ses progrès.