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de chose, mes pensées ne me paroîtront que l’effet d’une application violente, ou même du hasard ; et une découverte faite de la sorte me fournira peu de lumière pour arriver à d’autres. Mais que je considère un objet par le côté qui a le plus de liaison avec les idées que je cherche, je découvrirai tout ; l’analyse se fera presque sans effort de ma part, et à mesure que j’avancerai dans la connoissance de la vérité, je pourrai observer jusqu’aux ressorts les plus subtils de mon esprit, et par-là apprendre l’art de faire de nouvelles analyses.

Toute la difficulté se borne à savoir comment on doit commencer pour saisir les idées selon leur plus grande liaison. Je dis que la combinaison où cette liaison se rencontre, est celle qui se conforme à la génération même des choses. Il faut, par conséquent, commencer par l’idée première qui a dû produire toutes les autres. Venons à un exemple.

Les scholastiques et les cartésiens