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chose qui ne lui appartient pas, parce que notre imagination juge précipitamment qu’elle renferme ce qu’elle ne contient point. Or nous ne pouvons rien retrancher d’une idée simple, puisque nous n’y distinguons point de parties ; et nous n’y pouvons rien ajouter, tant que nous la considérons comme simple, puisqu’elle perdroit la simplicité.

Ce n’est que dans l’usage des notions complexes qu’on pourroit se tromper soit en ajoutant, soit en retranchant quelque chose mal à propos. Mais si nous les avons faites avec les précautions que je demande, il suffira, pour éviter les méprises, d’en reprendre la génération, car par ce moyen nous y verrons ce qu’elles renferment, et rien de plus, ni de moins. Cela étant, quelques comparaisons que nous fassions des idées simples et des idées complexes, nous ne leur attribuerons jamais d’autres rapports que ceux qui leur appartiennent.

§. 32. Les philosophes ne font des raisonnemens si obscurs et si