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rien ne me paroît plus important que de discerner les choses auxquelles nous pouvons nous appliquer avec succès, de celles où nous ne pouvons qu’échouer. Pour n’en avoir pas su faire la différence, les philosophes ont souvent perdu à examiner des questions insolubles, un tems qu’ils auroient pû employer à des recherches utiles. On en voit un exemple dans les efforts qu’ils ont faits pour expliquer l’essence et la nature des êtres.

§. 31. Toutes les vérités se bornent aux rapports qui sont entre des idées simples, entre des idées complexes, et entre une idée simple et une idée complexe. Par la méthode que je propose, on pourra éviter les erreurs où l’on tombe dans la recherche des unes et des autres.

Les idées simples ne peuvent donner lieu à aucune méprise. La cause de nos erreurs vient de ce que nous retranchons d’une idée quelque chose qui lui appartient, parce que nous n’en voyons pas toutes les parties ; ou de ce que nous lui ajoutons quelque