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collections que nous fixerions par des signes. Nous répéterions cette opération, et par ce moyen nous aurions bientôt sur les nombres autant d’idées complexes, que nous souhaiterions d’en avoir. Nous réfléchirions ensuite sur la manière dont elles se sont formées, nous en observerions les progrès, et nous apprendrions infailliblement les moyens de les décomposer. Dès-lors nous pourrions comparer les plus complexes avec les plus simples, et découvrir les propriétés des unes et des autres.

Dans cette méthode les opérations de l’esprit n’auroient pour objet que des idées simples ou des idées complexes que nous aurions formées, et dont nous connoîtrions parfaitement la génération. Nous ne trouverions donc point d’obstacle à découvrir les premiers rapports des grandeurs. Ceux-là connus, nous verrions plus facilement ceux qui les suivent immédiatement, et qui ne manqueroient pas de nous en faire appercevoir d’autres. Ainsi après